Le CHSCT central s’est réuni le 1er juin 2021, avec à l’ordre du jour :
- Le bilan des absences pour raison de santé en 2020 à la Région,
- Le bilan des actions de prévention et d’accompagnement 2020
- Le bilan du "baromètre social "des lycées et des Creps
- La présentation du projet de plate-forme numérique « ateliers bien-être »
- Un point sur les enquêtes administratives au sein de la Direction de l’Environnement et de la Direction de l’Orientation.
En ouverture du CHSCT central, le dernier de la mandature politique régionale, le Questeur Pierre Chéret a considéré que les chsct avaient permis de résoudre de nombreuses difficultés et parfois de les anticiper. Il s’interroge sur l’avenir de ces instances qui vont fusionner avec les CT dans un an et demi, en application de la loi dite de Transformation de la fonction publique de 2019.
Nous partageons cette opinion. La disparition des CHSCT en tant qu’instances spécialisées sur la question des risques professionnels et des conditions de travail, constitue un grave recul social.
La prévention des risques, la sécurité au travail seront moins bien prises en compte. La FSU continue à demander l’abrogation de cette loi, qui a également supprimé une bonne partie des compétences des CAP et qui contribue à fragiliser un peu plus le statut de la Fonction Publique.
1er point : Bilan absentéisme pour raison de santé et accidents du travail 2020
Les principaux chiffres :
* Le taux d’absentéisme global (qui réunit tous les motifs d’absence pour raison de santé hors arrêt maternité) est stable à 9,4 %, avec une très forte disparité lycées (11,8 %) et siège (4,7 %).
Cela veut dire que dans les lycées et les creps, près de 12 % de l’effectif est absent pour raison de santé chaque jour, ainsi pour un lycée qui compte 25 agents, trois agents sont absents en permanence et ne sont pas systématiquement remplacés. L’impact est donc important pour le fonctionnement au quotidien et pour les conditions de travail des agents.
Il correspond hélas à la moyenne observée dans la Fonction Publique Territoriale. Au total 4688 agents ont été concernés par au moins un jour d’arrêt en 2020, soit environ 40 % des agents hommes et 62 % des agentes. Les femmes ayant été arrêtées en moyenne 65 jours et les hommes 56 jours. C’est la 1re fois que des statistiques genrées sont produites.
Ce qui pèse le plus ce sont les arrêts prolongés (Congé Longue Maladie - CLM et Congé longue durée - CLD). Ils représentent 45 % des jours d’absence. 316 agents ont été concernés en 2020, contre 289 en 2019. Les absences supérieures à 6 mois concernant à 77% les agents âgés de plus de 50 ans.
Les absences pour congé maladie ordinaire (CMO), qui constituent le motif le plus courant d’arrêt sont en nette baisse, avec un taux de 1,05 % au siège (contre 2,51 % l’année précédente). L’effet du télétravail massif en 2020 a forcément joué. Dans les lycées, la baisse est très modeste (Le taux s’élève à 4,59 % en 2020, contre 4,75 % en 2019, mais il reste supérieur à celui observé en 2018 : 4,45 %), alors que les lycées sont restés fermés pendant 2 mois au printemps 2020 période pendant laquelle la majorité des agents était en autorisation d’absence.
Le 3e motif d’arrêt maladie est constitué par les arrêts consécutifs aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. Le nombre d’agents arrêtés pour raison d’accident de service ou de trajet a un peu diminué en 2020 (374 agents concernés dans les lycées et 46 au siège, contre respectivement 440 et 62 en 2019).
Par contre, les absences pour maladie professionnelle ont augmenté : 24 agents supplémentaires ont été concernés en 2020.
Voir en éléments de comparaison, nos articles sur les bilans des années précédentes :
Celui de 2016, celui de 2017, celui de 2018 et celui de 2019
Les accidents du travail. 420 agents ont été concernés en 2020, contre 502 en 2019.
Sur les 350 accidents analysés par la DRH, un tiers est lié à des chutes de plain-pied, un autre tiers à des accidents de manutention.
Les débats :
Vos représentant.e.s FSU ont constaté la stabilité globale à un niveau élevé des absences pour maladie (si l’on neutralise l’effet Covid au siège), et ce malgré l’importance des actions menées pour réduire la pénibilité physique, aménager les postes de travail,…
Un des facteurs explicatifs pour les lycées est peut-être la montée des risques psycho-sociaux, qui nous apparaissent comme étant en augmentation, au vu des sollicitations des collègues qui se plaignent dans de nombreux établissements de relations interpersonnelles dégradées.
2è point : Bilan des actions de prévention et d’accompagnement 2020.
La DRH a présenté le bilan de l’activité de ses services en la matière.
Santé au travail : L’activité a été fortement impactée par la crise Covid, avec 2,5 fois moins de visites périodiques en 2020 et une augmentation des visites à la demande.
Aujourd’hui les 2 postes de médecin de Bordeaux sont devenus vacants, un médecin a été recruté à Poitiers, une infirmière à Bordeaux et 2 autres devraient l’être à Poitiers et à Limoges d’ici la fin 2021. La Région veut créer des binômes médecin/infirmier. Une convention a été passée avec les CDG des départements 47, 40 et 64 pour la surveillance médicale des agents. Le 24 et le 33 sont pris en charge par les deux médecins restant.
Le nombre d’agents accompagnés par les deux psychologues de la Région a diminué en 2020 pour les lycées (du fait d’un nombre moins élevé de sollicitations) et légèrement augmenté pour le siège. Le nombre d’accompagnements individuel a augmenté de 20 % au détriment des accompagnements collectifs.
Action sociale. Le nombre d’agents reçus (624) et le nombre d’entretiens (1268) sont du même ordre qu’en 2019. 82 % des agents reçus travaillent en lycée et 70 % sont des femmes.
Maintien dans l’emploi et Handicap. Le rôle du service consiste à accompagner les agents présentant des difficultés de santé à leur poste de travail, à rechercher les moyens de compensation matériels et organisationnels du handicap et à doter les postes et les personnes des équipements adaptés. 300 agents ont ainsi été accompagnés en 2020 à ce titre.
Prévention des risques professionnels.
La dotation en vaisselle allégée dans les lycées a été poursuivie, dans le but de diminuer le poids manipulé par les agents de restauration. Dotation de « grilles Magendie » dans les grosses plonges des lycées, permettant de faciliter le travail tout en permettant une posture moins contraignante. Le service assure l’animation du réseau des assistants de prévention, organise des formations à la sécurité ainsi que des actions de sensibilisation qui prennent notamment la forme de la publication de « flashs sécurité ».
Nous sommes à votre disposition pour toute question concernant ces sujets. N’hésitez pas à nous contacter
3e point : Mise en place d’une plate-forme numérique « bien-être ».
Depuis 2017 des séances « bien-être » ont été mises en place par la Région pour les agents du siège sous forme de prestations individuelles à tarif négocié payées par les agents : Ostéopathie (étendues aux agents de la majorité des lycées à partir de la rentrée 2018), Amma assis, ainsi que des séances collectives payées par la Région : sophrologie, yoga,…
La DRH a présenté un projet d’ateliers en ligne. Trois types de prestations seraient proposées à compter du 1er septembre 2021 :
- des séances collectives en ligne (avec un praticien) en direct ou en différé, financées par la Région : sophrologie, yoga, échauffements, étirements,
- des séances individuelles : posturologie, diététique, échauffements, étirements, à la charge des agents, à tarif négocié par la Région.
- des séances d’accompagnement individuel financées par la Région (psychologie clinique, coaching mental) sur demande individuelle des agents.
4e point : Baromètre social lycées et Creps (mai 2021)
Le baromètre social (questionnaire comportant 6 rubriques : ambiance générale de travail, implication et investissement dans les missions, épanouissement et stress au travail, environnement de travail, relations avec la hiérarchie, crise sanitaire) a déjà été proposé à 3 reprises aux agents du siège depuis 2019. Voir les résultats de la 3e édition 2021, de la 2e en 2020, et de la toute première en 2019.
C’était la 1re édition pour les lycées et les Creps, elle a été proposée via la messagerie professionnelle aux agents au mois de mai.
1475 agents ont répondu sur 5876 (soit 25 % des agents), contre 55 % pour la 1re édition au siège, 38 % pour la 2e et 60 % pour la 3e.
Les résultats sont assez proches de ceux du siège :
- Un « état d’esprit » au travail plutôt positif pour 50 %, une satisfaction concernant le climat social (59 %), le sentiment d’une stabilité ou d’une amélioration de la qualité de vie au travail (52%). Le travail est considéré comme source d’épanouissement à 57%. A contrario, cela veut dire également que près d’un agent sur deux est d’un avis contraire.
- Les agents se considèrent comme fortement impliqués dans leurs missions et pensent avoir les moyens d’atteindre leurs objectifs (81 %). Ils se disent satisfaits de leur environnement de travail (80 %) de leurs horaires (83 %) et peuvent compter sur l’aide de leurs collègues (73 %)
- Les agents se sentent reconnus par leur hiérarchie (63 %) qui est à leur écoute (64%) et sur laquelle ils peuvent compter (58 %)
- Concernant la crise sanitaire, 52 % des agents qui ont répondu à l’enquête estiment que la crise n’a pas eu d’impact sur leur travail. Mais 54 % estiment que cela a eu un impact négatif sur la charge de travail, la santé psychologique (51%), la santé physique (45%) et l’organisation (35%), et des impacts positifs sur la responsabilisation (pour 31 % des agents).
Les résultats vont être publiés prochainement par la DRH sur l’intranet.
5e point : Point sur les enquêtes administratives Direction de l’Environnement et Direction de l’Orientation.
La Direction de l’environnement à partir de 2017 et la Direction de l’orientation depuis 2020 ont connu de graves difficultés, qui ont conduit à plusieurs alertes du CHSCT. Ces difficultés se sont traduites par des conflits internes et des situations de très forte souffrance pour certains agents.
La Direction de l’Environnement semble sur la voie de l’apaisement dans le cadre de la nouvelle organisation mise en place début 2020.
Par contre la Direction de l’Orientation est toujours dans l’impasse. L’enquête administrative conduite début 2021 et dont les conclusions ont été remises au Président il y a de nombreuses semaines, n’a à ce jour débouché sur aucune décision permettant aux agents de retrouver un climat de travail serein et du sens à leurs missions.
Nous n’avons cessé de rappeler à l’autorité territoriale l’urgence de prendre des décisions, nous espérons qu’elle interviendront rapidement.
Vos représentant.e.s FSU au CHCT central.
* Christophe Nouhaud (Pôle Formation et Emploi, Limoges), co-secrétaire du CHSCT central.
* Catherine Ficheux (Pôle Transports, infrastructures, mobilité et cadre de vie, Bordeaux)
* Véronique Larue (Pôle Education et citoyenneté, Tulle)
* Florent Coissac (Pôle Formation et Emploi, Limoges).
Vos représentant.e.s FSU au CHSCT central sont à votre disposition, n’hésitez pas à les contacter fsu@nouvelle-aquitaine.fr
Photo : Lycée JB Darnet (St Yrieix La Perche - 87).