Chaque année, un bilan des absences pour raison de santé est présenté au CHSCT central. Celui du 19 mai 2022, dont nous publierons bientôt le compte-rendu détaillé, a débattu du bilan 2021.
L’absentéisme global à la Région.
Le taux d’absence - c’est-à-dire le nombre total de jours d’absence dans l’année rapporté au nombre total de jours X le nombre d’agents - est en augmentation à la Région, tous motifs d’absence pour raison de santé confondus (hors congé maternité).
* 12,86 % dans les lycées et les Creps (soit + 1,04% par rapport à 2020 et + 1,2% par rapport à 2019.
* Il est en légère diminution dans les services du siège à 4,42 % en 2021 (contre 4,71 % en 2020 et 4,61 en 2019).
* Compte tenu du nombre d’agents affectés dans les lycées, le taux moyen pour la Région monte à 10,18 % (contre entre 9,4 et 9,8 au cours des trois années précédentes), ce qui correspond à la moyenne observée dans la FPT (9,5%). Voir à ce propos le panorama publié par l’assureur SOFAXIS.
Près de 5000 agents ont connu au moins un arrêt de travail dans l’année (soit environ 60 % de l’effectif), en moyenne cela représente 69 jours d’arrêt dans l’année pour chaque agent malade et de 37 jours en moyenne pour chaque arrêt. Ces durées qui paraissent très importantes masquent des disparités très fortes entre les congés maladie ordinaire - CMO (souvent de courte durée) et les congés de longue maladie (CLM) ou de longue durée (CLD) qui se prolongent sur plusieurs mois ou années.
Le volume des absences concerne plus souvent les femmes (66% des jours d’absence, pour 58 % de l’effectif).
La répartition des absences par motifs.
• La maladie ordinaire (CMO). C’est le motif le plus fréquent d’arrêt. Pour mémoire le CMO peut durer jusqu’à 12 mois. C’est aussi un indicateur pertinent pour mesurer le mal être au travail. Au siège le taux d’absence pour maladie ordinaire se situe à 2 %, contre seulement 1% en 2020, et 2,5% avant la crise sanitaire. Dans les lycées, le taux demeure beaucoup plus élevé (4,5 %) stable par rapport à 2020 et en baisse par rapport à la période de l’avant crise sanitaire.
• Les congés longue maladie (Le CLM peut aller jusqu’à 3 ans) évoluent peu et concernent un nombre plus réduit d’agents : 188 en 2021, mais la durée moyenne d’arrêt s’élève à 236 jours.
• Les congés longue durée (le CLD peut aller jusqu’à 5 ans, mais ne concerne que certains types de pathologie) sont en augmentation. Ils ont concerné 140 agents en 2021 pour une durée moyenne d’arrêt de 313 jours.
• Les congés consécutifs à un accident du travail ou à une maladie professionnelle sont en augmentation régulière dans les lycées et les CREPS où on est passé en 4 ans de 1,88 % à 2,61 %. Dans les sièges, après une chute en 2020 liée aux confinements successifs (0,23% en 2020 contre 0,60 en 2018 et 2019), le taux est reparti à la hausse (0,45%). Dans les lycées, la tendance demeure sur les 4 dernières années à la hausse (2,56 % en 2017, 3,63 % en 2021), les accidents de service et les accidents de trajet y ont concerné 432 agents, contre 374 en 2020.
Notre analyse :
Les facteurs de l’absentéisme sont bien connus : usure au travail, vieillissement, mal-être, accidents de service ou de trajet, maladie professionnelle,... On peut agir pour réduire cet absentéisme, c’est d’ailleurs ce que s’attache à faire la Région et nous la soutenons dans cet effort, en réduisant la pénibilité du travail (la vaisselle et les chaises allégées dont sont dotés les lycées y contribuent), en améliorant l’ergonomie des postes de travail. Les visites du CHSCT sur les lieux de travail y contribuent également. Néanmoins les moyens humains et matériels alloués à cet objectif sont bien trop faibles.
On peut agir aussi en assurant une meilleure adéquation entre la charge de travail et les moyens affectés, et c’est là que le bât blesse. Tous les agents absents ne sont pas remplacés, loin s’en faut, et la dotation en postes permanents se réduit dans beaucoup de lycées. Lire à ce propos.
Il faut aussi mieux faire respecter les consignes de sécurité et agir sur les pratiques managériales, ce qui est essentiel pour lutter contre le mal-être au travail et plus largement les RPS.
Les efforts déployés par la Région ne se traduisent hélas pas dans les chiffres des absences qui continuent à progresser. L’absentéisme est un coût pour la Région : 10 % d’absence ce sont environ 800 agents en moins en permanence, qui sont pour partie remplacés notamment par le recours à des contractuels.
Nous nous tenons à votre disposition si vous souhaitez plus d’informations sur ce bilan fsu@nouvelle-aquitaine.fr
Retrouvez les chiffres des années précédentes ainsi que nos analyses : ceux de 2020, ceux de 2019 et ceux de 2018.