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Accidents du travail et Absences pour maladie : le bilan 2019

D 18 octobre 2020     H 15:19     A FSU     C 0 messages


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Bilan des accidents du travail 2019

476 accidents survenus en 2019 et reconnus comme imputables au service ont été analysés. C’est la 1re année qu’un bilan de ce type de données est présenté en CHSCT.

Il est riche d’enseignements. 91 % des accidents ont lieu dans les lycées ou les creps, 9 % au siège. Dans les lycées, ils surviennent à 51 % au service général (entretien), à 21 % au service restauration et à 17 % à la maintenance. Ils sont dus essentiellement à la manipulation de charges et à la chute.

La très grosse majorité correspond à des accidents bénins, néanmoins 38 accidents ont été qualifiés d’importants, c’est-à-dire qu’ils ont entraîné un long arrêt de travail, mais heureusement sans effet irréversible sur la santé.

Le coût pour la Région des accidents en 2019 est évalué à 2,2 M€ correspondant aux 29 000 jours d’arrêt de travail consécutifs à ces accidents. L’INRS estime que ce coût génère aussi des coûts indirects (coûts matériels, administratifs, retards,…etc) qu’il évalue à 3 à 5 fois les coûts directs.

Nous tenons à votre disposition le document de synthèse établi par la DRH sur simple demande par courriel fsu@nouvelle-aquitaine.fr

Les absences pour maladie.

Les absences pour maladie constituent un indicateur toujours très révélateur de l’état de santé mais aussi des conditions de travail des agents, de leur amélioration comme de leur dégradation. Voir à ce propos le bilan 2018

L’absentéisme global.
L’absentéisme global hors maternité, poursuit sa hausse dans les lycées : + 5,9 % en un an, + 14 % depuis 2015 et s’établit en 2019 à 12,35 %. Il reste stable au siège depuis 2017 à 4,62 %, mais est supérieur de 15 % à ce qu’il était en 2015 avant la fusion des 3 régions. L’absentéisme moyen (9,8%) est comparable à la moyenne observée dans l’ensemble de la FPT (selon une étude de l’assureur Sofaxis de juin 2019

Plan égalité professionnelle oblige, les données sur l’absentéisme doivent désormais être sexuées. On voit que 77% des agentes (hors maternité) ont connu au moins un arrêt maladie en 2019, contre seulement 58 % des agents. Elles sont été arrêtées 63 jours au total en moyenne, contre 55 jours pour leurs collègues hommes.

Zoom sur la « maladie ordinaire ».
C’est le motif d’arrêt qui est le plus courant, cependant il ne représente que 40 % de l’absentéisme total. C’est aussi le plus révélateur des conditions de travail et du mal être au travail.

Dans les lycées, la maladie ordinaire repart à la hausse en 2019 (+ 5%) après deux années de baisse, elle reste à peu près au même niveau qu’en 2015 (à environ 4 %). 3000 agents ont été arrêtés pour ce motif pour une durée moyenne totale de 35 jours.
Dans les services, la baisse amorcée l’an passé se poursuit, et l’absentéisme pour maladie ordinaire revient à peu près au niveau observé en 2015 avant la fusion (à environ 2,5 %). 1200 agents ont été arrêtés pour 22,5 jours en moyenne.

Quelles sont les différences entre les sites de Limoges, Poitiers et Bordeaux ?

Jusqu’en 2018, nous disposions de données globales et de données ventilées par site, ce qui permettait d’affiner l’analyse.
Cette année, la Région refuse de les communiquer. Pour quelles raisons ? Elle refuse d’entendre qu’il peut subsister des particularités selon les anciennes Régions, 4 ans après la fusion …. « Masquez ces disparités, que je ne saurais voir, par de pareilles données les âmes sensibles pourraient être blessées » voilà ce que notre questeur Pierre Chéret aurait pu dire, paraphrasant le Tartuffe de Molière.
Les données par site sont pourtant tout à fait significatives. Elles traduisent de fortes disparités. Le taux d’absence pour maladie ordinaire était de 33% plus élevé dans les lycées de l’ex Aquitaine que dans les lycées de l’ex Limousin et 16 % plus fort que dans les lycées de l’ex Poitou-Charentes. Au siège, il était 34 % plus élevé à Bordeaux et Poitiers qu’à Limoges. Ces disparités ont pu être observées pendant 3 années consécutives entre 2016 et 2018, elles ne sont donc pas accidentelles et traduisent de vraies différences qu’il conviendrait d’analyser plutôt que de les cacher.

Notre analyse :
Les facteurs de l’absentéisme sont bien connus : usure au travail, vieillissement, mal-être, accidents, maladie professionnelle,... On peut agir pour réduire cet absentéisme, c’est d’ailleurs ce que s’attache à faire la Région et nous la soutenons dans cet effort : en réduisant la pénibilité du travail (la vaisselle et les nouvelles chaises allégées dont sont dotés les lycées y contribuent), en améliorant l’ergonomie des postes de travail. C’est possible aussi en assurant une bonne adéquation entre la charge de travail et les moyens affectés, en faisant mieux respecter les consignes de sécurité et en agissant sur les pratiques managériales, ce qui est essentiel pour lutter contre le mal-être et plus largement les RPS.

Les efforts déployés par la Région ne se traduisent hélas pas dans les chiffres des absences qui continuent à progresser. Certes, il faut du temps pour cela, mais il faudrait aussi y consacrer beaucoup plus de moyens. L’absentéisme est un coût pour la Région : près de 10 % d’absence c’est environ 800 agents en moins en permanence, qui doivent être remplacés notamment par le recours à des contractuels.
Nous tenons à votre disposition le document de synthèse établi par la DRH sur simple demande par courriel

Photo : Lycée Edgar Pisani (Naves).