Après avoir rétabli le jour de carence, gelé à nouveau la valeur du point d’indice, annoncé la suppression de 120 000 emplois dans la Fonction publique (dont 70 000 dans la Territoriale), après avoir confirmé la poursuite de la réduction des dotations de l’Etat aux collectivités, le Gouvernement a donné le coup d’envoi à une réforme d’ampleur de la fonction publique, baptisée « Chantier action publique 2022 ou CAP 2022 » lors du premier « comité interministériel de la transformation publique » (CITP) le 1er février.
Quatre annonces principales ont été faites.
- Dialogue social : diminution du nombre d’instances de concertation, à l’image de ce qui a été fait avec les ordonnances travail, qui ont notamment supprimé les CHSCT et fusionné les instances dans un nouveau conseil social d’entreprise (CSE).
- Introduction de mécanismes d’intéressement collectif dans la rémunération, qui pourraient s’articuler avec le RIFSEEP
- Faciliter les reconversions, les mobilités dans la fonction publique, les départs vers le secteur privé », un plan de départ volontaire pour les agents a même été annoncé.
- Faciliter le recours au contrat « pour les missions qui ne sont pas spécifiques au service public ».
Le Gouvernement a présenté le 5 mars aux organisations syndicales le calendrier et la méthode de concertation qu’il propose et qui devrait se prolonger jusqu’en octobre 2018.
Voir à ce propos l’article de la Gazette des Communes.}
Pour la FSU, Ce serait la fin d’une fonction publique au service de l’intérêt général.
La FSU demande depuis des mois des discussions et un réel dialogue social. Elle découvre aujourd’hui que, sans qu’il y ait eu de réelles concertations avec les organisations syndicales, des décisions seraient déjà prises comme l’objectif d’aller vers une rémunération différenciée, le développement d’un management centré sur l’individualisation ou le recours aux contrats pour « donner davantage de souplesse dans les recrutements ». Ces objectifs constituent une attaque en règle contre les conditions d’emploi des agent.e.s.
La qualité des services publics à rendre aux usagers, la nécessité de ces services publics sur l’ensemble du territoire, la défense de l’intérêt général, appellent au contraire à créer des emplois qualifiés pérennes et de qualité.
C’est pourquoi, avec l’intersyndicale CFTC, CGC, CGT, FAFP, FO, FSU, Solidaires nous appellons les agent.e.s des trois versants de la Fonction publique à se mobiliser le 22 mars
Pour :
- Une négociation salariale immédiate pour le dégel de la valeur du point d’indice, le rattrapage des pertes subies et l’augmentation du pouvoir d’achat ;
- L’arrêt des suppressions d’emplois et les créations statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin et non un plan destiné à accompagner de nouvelles et massives suppressions ;
- Un nouveau plan de titularisation des contractuel.le.s, de nouvelles mesures pour combattre la précarité et non pour favoriser son extension comme le préconise le gouvernement ;
- Des dispositions exigeantes pour faire respecter l’égalité professionnelle ;
- L’abrogation du jour de carence ;
- La défense et la pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers.