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Appel d’anciens élus régionaux du Limousin au Président de la République

D 22 novembre 2014     H 08:28     A FSU     C 0 messages


Alors que la nouvelle carte des régions est encore en débat au Parlement, prés d’une quarantaine d’anciens conseillers régionaux du Limousin, issus des 3 départements, parmi lesquels Robert Savy Président du Conseil Régional du Limousin de 1986 à 2004, ainsi que de nombreux anciens vice présidents, ont adressé une lettre ouverte au Président de la République (lui-même ancien Vice Président du Conseil Régional) pour lui demander le maintien du Limousin en tant que collectivité territoriale.

« Les signataires de cet appel ont constitué ensemble -et un temps avec vous- la majorité qui a dirigé la région LIMOUSIN pendant les premières années de son existence comme collectivité territoriale. Ils n’acceptent pas aujourd’hui sa disparition dans un ensemble où son identité se perdrait, et où les territoires les plus forts n’ont guère envie de l’accueillir.

A aucun moment nous n’avons ressenti la petite taille du LIMOUSIN comme un handicap. Il a fait aussi bien que les autres pour ses lycées, la formation professionnelle, les aides à la modernisation des entreprises, l’agriculture, la protection de l’environnement, le soutien aux activités culturelles. Ses responsables ont inventé des actions régionales adaptées à ses besoins spécifiques : la prospective territoriale avec « Limousin 2007 » et « Limousin 2017 » ; une politique d’accueil de nouvelles populations pour répondre au déclin démographique, aujourd’hui stoppé grâce à elle ; la création d’un service public numérique permettant la desserte en haut débit, et bientôt en très haut débit, de l’ensemble de l’espace régional… C’est la taille de la région qui a permis d’associer à ces initiatives tous les grands acteurs publics. Rien de tout cela ne se serait fait si le pouvoir d’en décider avait été situé à BORDEAUX, ou à POITIERS, où la voix du LIMOUSIN, arithmétiquement très minoritaire, aurait eu du mal à se faire entendre.

Pour justifier la réduction du nombre des régions, on avance de mauvaises raisons. Personne ne croit qu’on fera des économies. Leur faiblesse ne tient pas à leur taille. Dans tous les grands pays qui nous entourent, on trouve des régions plus petites que le LIMOUSIN : dire qu’il n’a pas « la taille européenne » n’a pas de sens. Le renforcement, nécessaire, du poids des régions ne dépend pas en priorité de leur taille mais de leur cohésion géographique, économique, historique ou culturelle, des compétences qu’on leur confie, et des moyens dont elles disposent pour les exercer.

Si le LIMOUSIN disparaissait comme collectivité territoriale, le prix à payer serait lourd. Limoges ne serait plus une capitale régionale : comme les autres villes affectées par la réforme, elle perdrait la plupart des services supérieurs qu’elle propose aujourd’hui et, avec eux, l’essentiel de son attractivité. Les habitants des trois départements et des villes de la région, ainsi que les entreprises, verraient s’éloigner les services dont ils ont besoin. Le mouvement d’affirmation progressive d’une identité régionale engagé depuis un demi-siècle serait interrompu. Les nouvelles métropoles dessinent déjà un grand vide central dans l’espace national. Or le déclin d’une seule fraction du territoire national entraînera un affaiblissement de l’ensemble, compromettant à la fois sa cohésion et sa compétitivité.

A la compétition entre les territoires, qui s’exacerbe, nous préférons la cohésion territoriale. C’est pourquoi, dans l’intérêt d’une région qui fut la vôtre, et qui rejoint l’intérêt national dont vous avez la charge, nous vous demandons de laisser au LIMOUSIN le droit de continuer à s’administrer librement. »